
Depuis une décennie on ne cesse d’en parler, les pensions vont devenir un case-tête dans les années qui viennent. Mais pourquoi donc nos pensions tracassent-elles autant nos politiciens ?
Après la guerre, nos politiques ont choisi de financer les pensions selon le principe de la répartition. C’est-à-dire que les actifs d’aujourd’hui paient les retraités d’aujourd’hui. Ce principe s’appuie sur le transfert direct des cotisations entre générations. L’avantage avec ce système, c’est qu’une solidarité existe en cas d’accident grave comme un crash financier ou encore des problèmes d’inflation. Mais le gros problème, c’est qu’il n’est effectivement idéal qu’avec une démographie croissante. Ce qui fait déclarer à la bien-pensance que l’afflux de réfugiés garantit le financement de nos retraités. Cela pourrait être effectivement le cas si notre économie pouvait absorber cette nouvelle main-d’œuvre. Mais c’est loin d’être le cas et donc, un afflux massif comme aujourd’hui grève davantage notre système de sécurité sociale et ne résout en rien le financement des pensions. Or on le sait, notre démographie va continuer à décroître, et sans une économie forte et croissante, l’immigration intensive que nous connaissons va rompre notre fragile équilibre économique et social.
Dès lors, il faut chercher d’autres solutions. A contrario de la répartition, il existe le système de la capitalisation. Avec ce dernier, chaque génération épargne pour elle-même. L’argument est de responsabiliser nos décideurs, car ainsi on ne laisse pas des dettes à nos enfants, et cela permet d’insuffler de l’argent dans l’épargne collective. Certes ce système est moins dépendant des problèmes de démographie, mais il reste fragile face à la dévaluation monétaire, et dépendant de la croissance et des taux d’intérêts puisque l’on parle bien ici d’une épargne collective.
Ces deux systèmes concernent essentiellement le financement de ce que l’on appelle le premier pilier. On mesure pour chacun d’eux leurs limites et leur efficacité. D’autant que dans les deux cas, avec le système actuel de cotisations et de rétributions, les pensions des pauvres financent celles des riches. En effet, il est connu que les gens plus aisés vivent plus longtemps que les pauvres. Or, notre système actuel se base sur un âge uniforme de retraite. Il serait dès lors plus logique de se baser sur la durée d’une carrière, tout en tenant compte de différents paramètres comme l’espérance de vie et les niveaux social et d’étude. Soulignons aussi la possibilité d’un système à points. Certes intéressant sur le papier, il reste très difficile à mettre en œuvre, notamment sur la valeur des points. C’est d’ailleurs le fameux compte-pension défendu lors de la législation précédente, mais avec lequel les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à se mettre d’accord.
Alors, répartition ou capitalisation ? L’idéal serait un mix des deux afin de consolider le régime du premier pilier. Les avantages seraient d’être moins dépendant des problèmes démographiques et d’avoir une capitalisation qui permettrait d’envisager des investissements vers un quatrième pilier. Mais nous allons y revenir plus tard.
Le deuxième pilier relève de l’initiative collective. Il est organisé dans les entreprises et les administrations, et tant les bénéficiaires que les employeurs y participent. Cette épargne collective permet un versement de capital une fois venu l’âge de la retraite. Cependant, il ne prévoit pas un étalement comme le paiement de la retraite du premier pilier censé remplacer les revenus mois après mois. Le retraité devra donc gérer cette somme d’argent avec parcimonie et la répartir sur ses années de vie. Pas évident quand on ne connaît pas sa propre espérance de vie.
Il existe également le troisième pilier. Ce dernier est d’initiative individuelle. Chacun peut souscrire un contrat auprès d’une compagnie d’assurances ou d’une banque dans le cadre d’une épargne-pension et ce, en fonction de ses moyens. Cette possibilité est souvent écartée par les personnes à faibles revenus pour qui l’épargne reste un problème. Mais c’est aussi un problème de sensibilisation des jeunes travailleurs pour lesquels la pension n’est pas encore un sujet de préoccupation.
Dès lors, il faut trouver une solution de soutien à ces piliers afin de garantir les pensions pour les années futures. Et c’est là que le PARTI NATIONAL EUROPÉEN propose l’établissement d’un quatrième pilier.
Nous l’avons vu, les trois précédents piliers sont essentiellement basés sur des cotisations et des rétributions. Bref, l’argent est le seul moteur de notre système de pension. Or, on connaît les limites et les risques mais aussi les difficultés et injustices que cela peut représenter. Dès lors, l’épargne prélevée avec un système mixte, et donc une capitalisation partielle du premier pilier, pourrait servir à investir dans des projets structurels. L’État pourrait ainsi développer les maisons de retraites, les résidences services, l’aide aux personnes âgées et toute une série de projets afin, d’une part de faciliter leur quotidien, et d’autre part d’abaisser toute une série de coûts rendant ainsi viables les plus faibles pensions. Ainsi, avec une pension dont le plancher serait de 1300€, l’accès à toute une série de services serait rendu possible. Mais de plus, ces investissements structurels seraient pourvoyeurs d’emplois et donc intéressants pour l’économie. Car, on l’oublie souvent, de plus en plus les personnes retraitées vont devenir un potentiel énorme en terme de marché. Il faut donc s’y préparer et y retirer les avantages que cela pourra procurer pour un projet solidaire. Cela reviendrait finalement à utiliser l’épargne afin de la faire fructifier dans des projets qui bénéficieraient aux futurs retraités, et ce en termes d’infrastructures, de services et de facilités. Que du bon pour la collectivité qui verrait davantage l’argent de ses cotisations utilisé et géré à bon escient.